Les Mystères de la répartition sociale

TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
I - Une brève histoire de la répartition. Des physiocrates à Marx
II - Les facteurs de la production et la faiblesse conceptuelle de la théorie économique
- L'insuffisance des facteurs de production comme critères de la répartition
- Hétérogénéité, dématérialisation et différenciation
- Répartition et valeur des biens
III - La répartition chez les économistes, les sociologues et les politologues
- La répartition et les économistes
- La répartition et les sociologues
- La répartition et les politologues
IV - Pour une explicitation de la répartition sociale
A. Les limites de la théorie
- La nature du circuit économique
- Les pièges et l'ambivalence de la répartition sociale
- Le rôle des valeurs dans la répartition sociale
- La répartition et le jugement social
- L'évolution de la répartition
- La répartition et la transcendance
- La répartition et l'éthique
B. Les deux formes de la répartition
- La répartition primaire et la répartition secondaire
- La régulation sociale et la société mixte
- Le marché de l'État ou l'extension des systèmes fonctionnels
- L'archéologie de la répartition
V - Les difficultés de la répartition en France
- Les incertitudes de la répartition sociale
- Une répartition douteuse
- La gestion des transferts
- Des critères de répartition très discrets
- Le dilemme de l'État répartiteur - De l'égalité - Cohésion à l'égalité - Individualisme
- Les méfaits de la compétition mondiale
- Les difficultés du système fiscal
- La structure du deuxième circuit de distribution
- La répartition et l'hétérogénéité des biens
VI - La spéculation comme mode de répartition des revenus dans une société financiérisée
- Introduction
- La valeur financière
- La production de richesse par le système fiancier
- L'économie de la dette
- L'apparition du capitalisme
- Les valeurs du capitalisme
- Le capitalisme à l'èpreuve
- Le système financier et la répartition
CONCLUSION
Extrait :
...Il s'avère simplement que le travail, contrairement à la monnaie, ne peut pas être mesuré et que de ce fait il ne peut pas servir d'instrument de répartition des revenus.
En outre, ces deux approches s'excluent mutuellement. Il n'y a aucune raison de penser que les prix de marché des biens de production puissent coïncider avec la "quantité" de travail qu'ils contiennent et que le prix du produit fini corresponde à la somme du travail incorporé.
Mais au-delà de la répartition, c'est le problème de la valeur qui est en cause. Les deux philosophies sont renvoyées dos à dos, car nous l'avons expliqué, la valeur ne se confond ni avec le prix (qui n'en est que l'expression) ni avec le travail incorporé (ou commandé).
Au plan de la justice sociale les deux approches révèlent leurs insuffisances. Pour la théorie classique et néoclassique le problème de la justice ne se pose même pas, car la répartition est toujours ce qu'elle doit être, dès lors que la concurrence règne sur le marché. Pour les Marxistes une difficulté majeure se manifeste : c'est l'impossibilité de chiffrer l'écart qui existe par rapport à une société juste. La critique reste donc formelle et consiste à dire que le travail n'est pas rémunéré comme il devrait l'être. La justice est perçue en creux : C'est ce qui n'existe pas dans le système capitaliste et ce qui se réalisera dans le monde socialiste.
Les forces et faiblesses de la théorie classique
Il ne faut pas nier l'efficacité de la théorie de l'EEG, son pouvoir explicatif, sa pertinence liée à l'extrême force intégratrice et unificatrice de son paradigme central (rationalité, maximisation, équilibre). Du fait de son pouvoir englobant, elle se présente comme la description exhaustive et l'explication totale du système économique. Elle fut soumise à un travail de perfectionnement d'axiomatisation extrêmement brillant, de même qu'à un effort d'absorption qui a permis d'élargir les conditions de base sur lesquelles elle était bâtie.
Mais un danger la guette : c'est le risque du formalisme, la théorie se perfectionnant sans limites conformément à sa logique propre et aboutissant à un état très éloigné des réalités contingentes. De sorte que c'est son "realisme" qui est en cause fondamentalement...